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Photo du rédacteurFloriane Agard

LA DYSLEXIE, UN PROBLÈME DE POSTURE ?




De plus en plus de parents ont aujourd’hui recours à la rééducation posturale pour alléger les symptômes de la dyslexie. Il semble effectivement qu’une modification de la proprioception peut améliorer grandement les capacités de lecture de l’enfant dyslexique, mais jusqu’ici, aucune étude n’est venue étayer ni confirmer cette hypothèse.

Toujours est-il qu’il existe un lien entre le système visuel et le système postural d’aplomb, et qu’un dysfonctionnement au niveau de ce dernier peut provoquer des troubles de l’orientation dans le temps et dans l’espace ainsi que des troubles cognitifs, dont l’attention, la concentration, la mémorisation et des troubles oculomoteurs, pouvant être à l’origine des difficultés de lecture et d’écriture.

Voyons cela de plus près…

Qu’est-ce que la proprioception ?

Le Système Postural d’Aplomb, que l’on appelle également le « Système proprioceptif » est considéré, au même titre que la vue, l’ouïe ou l’odorat, comme un autre sens de l’être humain. Mais il est un peu particulier : il n’est relié à aucun organe ! La proprioception est présente dans tout notre corps. Si la peau nous permet d’avoir conscience du toucher, la langue de sentir le goût, le système proprioceptif lui, nous permet d’avoir conscience de notre position dans l’espace ainsi que de nos mouvements.


Son rôle : travaillant en interaction constante avec les autres organes de sens, elle constitue ce que l’on appelle « le système postural ».


Elle nous permet ainsi :

  • De réguler notre posture ;

  • De prendre conscience de notre position dans l’espace ;

  • De favoriser le développement des perceptions sensorielles.



Comment fonctionne le système proprioceptif ?

En plus des organes de sens, notre corps dispose de plusieurs propriocepteurs qui reçoivent les informations en temps réel et les envoient constamment au système nerveux :

  • Les muscles ;

  • Les tendons ;

  • Les ligaments situés au niveau des articulations ;

  • Les corpuscules de Pacini situés au niveau de la paume de la main ;

  • Les corpuscules de Pacini situés au niveau de la plante des pieds.

Le cerveau va analyser les informations qu’il reçoit de la part de ces derniers, et les combinant avec celles qu’il reçoit de la part des yeux. Il va alors procéder à des ajustements de posture si cela est nécessaire afin de maintenir l’équilibre, mais également de corriger les positions instables.

Quand peut-on parler de Syndrome de Déficience Posturale ?

Il y a Syndrome de Déficience Posturale lorsque la proprioception ne fonctionne pas normalement et fausse, à des degrés divers, les informations envoyées au cerveau.

Il peut ainsi provoquer :

  • Une anomalie au niveau de la perception posturale : la personne n’a pas conscience de sa posture, il pense se tenir bien droit alors que ce n’est pas le cas ;

  • Une anomalie au niveau de la localisation spatiale sensorielle ;

  • Une anomalie au niveau du développement perceptif sensoriel.

Ces trois anomalies peuvent également provoquer d’autres symptômes secondaires tels que :

  • Les troubles du tonus musculaire, pouvant être à l’origine de douleurs erratiques sans blessures ni lésions physiologiques apparentes ;

  • Les troubles au niveau de l’orientation dans le temps et dans l’espace ;

  • Les troubles sensoriels ;

  • Et les troubles cognitifs.




Quel est le lien avec la dyslexie ?

Une déficience posturale est souvent discrète chez l’enfant. On ne la remarque pas forcément, car elle évolue avec l’âge. Ainsi, un SDP peut n’être décelé qu’à l’adolescence ou à l’âge adulte, raison pour laquelle, il est difficile d’établir le lien avec les jeunes enfants dyslexiques. Plusieurs examens auprès de familles souffrant de ce trouble ont permis, par ailleurs, de constater qu’une personne souffrant de la dyslexie présentait beaucoup plus de risques de souffrir de lombalgie à la vieillesse.


Deux des symptômes de la dysproprioception peuvent entraîner les symptômes de la dyslexie :

  • Les asymétries du tonus musculaire

  • Les troubles de l’orientation temporo-spatiale


Les asymétries du tonus musculaire et la dyslexie

Les asymétries du tonus musculaire sont à l’origine des anomalies de la conscience posturale, mais pouvant toucher tous les muscles du corps, elles peuvent également se manifester dans les muscles oculomoteurs et provoquer une motricité déficiente, des saccades oculaires désordonnées, une poursuite irrégulière… Le Dr Pierre Pichon, ophtalmologiste à Dijon, a à deux reprises rencontré des cas où une mauvaise posture ou un déplacement d’un muscle ou d’un os pouvait provoquer des anomies de la stratégie du regard.

  • Le premier cas concerne un enfant tout à fait normal qui a développé des symptômes sévères de dyslexie après la pose d’un appareillage dentaire. Le médecin a ainsi découvert que l’appareil n’était pas correctement posé et rendait l’articulation particulièrement ardue. Une fois le problème corrigé, les difficultés en lecture ont miraculeusement disparu !

  • Le deuxième cas concerne un enfant particulièrement brillant en classe qui, du jour au lendemain, a présenté de sévères troubles de l’apprentissage (difficultés en lecture, en écriture, déficit de l’attention… ). Une enquête auprès de ses parents avait permis de découvrir qu’il avait été victime d’une chute à cheval, qui avait provoqué le déplacement d’une vertèbre cervicale. Lorsque l’ostéopathe a remis ladite vertèbre en place, les choses sont redevenues « normales ».

Cela prouve que certaines formes de dyslexie non développementales peuvent très bien être provoquées par des problèmes de posture sous-jacents.

La dyslexie et le trouble temporo-spatial

Tout problème au niveau de la localisation spatiale peut provoquer, à des degrés variés, des difficultés de lecture. Cela s’explique par une incapacité à situer un mot par rapport à lui-même et par rapport aux autres, soit par rapport à son centre de gravité. Or, plusieurs spécialistes ont remarqué que chez la plupart des enfants dyslexiques, le schéma corporel est très peu développé et la latéralisation également limitée. Ils comprennent rarement les notions de gauche et de droite, de devant et de derrière… Des études ont, par ailleurs, déjà prouvé qu’une rééducation au niveau des capacités d’orientation visuo-spatiale d’un patient pouvait améliorer de manière très nette sa précision et sa vitesse, au moment de la lecture. D’autres examens cliniques ont également mis en évidence qu’une correction des problèmes de localisation spatiale des yeux des enfants dyslexiques permettait d’améliorer leur proprioception et rendre plus efficace le capteur oculaire, donc la lecture.


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